Journée de vote ce mercredi, 20 décembre 2023 en RDC. Plusieurs scrutins en un, les congolais élisent leur président, leurs députés nationaux et provinciaux ainsi que les conseillers communaux. Ils sont près de 44 millions d’électeurs inscrits et 75 mille bureaux de vote au total pour ces scrutins au pluriel.

Engouement matinal mais irritation dans les files d’attente. les électeurs ont commencé à voter pour des élections générales auxquelles le président sortant, Félix Tshisekedi, se représente face à une opposition fractionnée.

Défis majeurs

La sécurité, la logistique et l’organisation générale, sont les défis majeurs qui accompagnent ce quadruple scrutins.

L’insécurité prive les électeurs de trois territoires de la RDC de voter. Dans les territoires de Rutshuru et de masisi au Nord-Kivu encore en proie à des violences armées causées par les rebelles du M23, l’enrôlement des électeurs n’a pas eu lieu. Donc pas de vote ce jour.

Autre province touchée par l’insécurité, c’est le Mai-Ndombe à l’Ouest du pays. Le territoire de Kwamouth dans cette province fait face depuis plus d’une année aux violences intercommunautaires avec l’émergence d’un nouveau groupe armé. À cause de ces violences la CENI n’a pas pu démarrer l’opération d’enrôlement des électeurs.

A Bunia dans la province de l’Ituri, au nord-Est du pays, la situation est tendue. Des tirs sont signalés.

Dans cette province de l’ituri, un incident a été enregistré au centre de vote de l’ISP Bunia. Le centre a été saccagé dès l’ouverture de scrutin. Selon les observateurs de la société civile, les machines à voter on étaient détruites.

A en croire les habitants du coin, l’incident est parti d’une incompréhension entre la population déplacée et les agents de la Commission Electorale nationale indépendante (CENI). Ces déplacés de guerre pensaient voter dans ce centre de vote. Selon les listes électorales, leur centre de vote se trouve dans le territoire de djugu. Un territoire en proie à l’insécurité et aux violents conflits intercommunautaires. Pourtant lors de l’enrôlement, ces déplacés de guerre avaient pu s’enrôler à l’ISP Bunia.

A Mbandaka, à l’Equateur, au Nord du pays, la police a utilisé des tirs de sommation dans certains centres de vote.

Scrutins marqués par un grand retard

Un retard important signalé à l’ouverture dans plusieurs centres. Les électeurs ont fait de longues files d’attente dans de nombreux bureaux de vote de la capitale, Kinshasa, et d’autres villes, alors qu’ils ouvraient avec environ deux heures de retard.

Dans le territoire de Fizi, au Sud-Kivu, la CENI évoque 11h ou 12h comme nouvelle heure d’ouverture selon le centre, au lieu de 6h comme prévu.

Quand au défi logistique, dans certains endroits il faut encore déployés les matériels de vote. Si jamais cela n’est pas rendu possible ce mercredi, les autorités congolaises promettent que le vote pourra se tenir dans ces endroits jusqu’à samedi 23 décembre.

Pendant ce temps, dans d’autres bureaux de vote, les machines à voter compliquent la tâche aux électeurs.

Le regard de l’église

Pour s’assurer de la transparence du processus électoral, la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et l’église du Christ au Congo ont appelés le mardi, 19 décembre, à rejeter la fraude.

Le secrétaire général de la CENCO, Monseigneur Donatien Shonle s’exprimant sur RFI, a exhorté les responsables de sécurité à faire preuve de professionnalisme, d’impartialité et neutralité dans la gestion des opération de sécurité électorale.

Il appelle a la vigilance de tous pour faire échec à la manipulation et à la fraude électorale.

La CENI a enregistré pour ces élections, 25 mille candidats pour 500 sièges à l’assemblée nationale, parmi lesquels 21 mille hommes et quatre mille femmes.

Les législatives provinciales notent 44 mille candidats pour se partager 780 postes, et ces députés provinciaux vont par la suite elirent les gouverneurs et vice gouverneurs de provinces. Une première après 35 ans, c’est l’élection communale en RDC.