Le président de la République Démocratique du Congo (RDC), Félix-Antoine Tshisekedi, a échangé le samedi, 26 août 2023, avec la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RDC, Bintou Keita. Au centre de leurs échanges, plusieurs questions parmi lesquelles, le plan de retrait de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO).

Au sortir de la rencontre, Bintou Keita a indiqué que l’essentiel des discussions a porté sur la situation sécuritaire dans l’Est du pays, notamment au sujet des dynamiques liées au Mouvement du 23 mars (M23). «La situation alarmante au Grand Nord-Kivu et en province de l’Ituri a également été évoquée.» A-t-elle ajouté.

Cependant, l’un des points clés de leurs discussions a porté sur la préparation du départ imminent de la MONUSCO de la RDC.

«Nous avons discuté de l’organisation, d’une manière qui soit digne, du départ de la MONUSCO », a signifié la représentante du secrétaire général des Nations Unies au Congo.

Il faut par ailleurs préciser que le dernier rapport soumis par le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, au Conseil de sécurité souligne que le plan commun de transition révisé est toujours en cours de discussion. Une fois adopté, il servira de base pour une « transition accélérée et de la MONUSCO», tout en veillant à un transfert cohérent des responsabilités principales à l’État congolais.

Dans le même rapport, Antonio Guterres insiste sur l’importance du déploiement efficace des forces de sécurité de l’État et des entités promouvant l’état de droit concomitant au retrait de la MONUSCO. Il souligne également le rôle crucial de la communauté internationale dans le soutien à la RDC pendant cette période charnière.

est-ce un départ précipité ?

Les États-Unis ont manifesté leur inquiétude contre un retrait « précipité » de la mission de l’ONU en République démocratique du Congo (Monusco). Ils estiment que le pays ne serait pas prêt pour un tel retrait fin 2023. Avait déclaré l’ambassadeur américain adjoint, Robert Wood à l’ONU, lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur la situation dans le pays.

Et d’ajouter : les Etats-Unis sont inquiets de la multiplication des appels du gouvernement de la RDC à un retrait de la mission après les élections de décembre.

En 2020, le Conseil de sécurité a entamé un désengagement prudent, approuvant un plan de retrait progressif fixant de grands paramètres pour transférer les responsabilités des Casques bleus aux forces congolaises.

En décembre 2022, il avait à nouveau prolongé d’un an cette mission, l’une des plus importantes et plus coûteuses de l’ONU au monde, présente en RDC depuis 1999 (sous le nom de Monuc jusqu’en 2010). Mais il avait également demandé au secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres de présenter en juillet des « options » pour la reconfiguration de la mission.