RDC : la CENCO et l’ECC s’unissent pour la paix transfrontalière
Les Églises catholique et protestante du Congo lancent une feuille de route dénommée «Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RD Congo et dans les Grands lacs». A travers des formulaires d’adhésion, elles invitent à s’engager dans ce projet qu’elles formulent en cinq postulats, et qu’elles considèrent comme une urgence vitale pour éviter une «catastrophe humanitaire aux conséquences incalculables» dans cette région tourmentée depuis plus de trois décennies. écrit vatican news.
«Combien de souffrances, de morts, de viols, de déplacements, de destructions faut-il encore avant que la Paix et le Bien-Vivre-ensemble s’installent en RDC et dans la Région des Grands-Lacs ?» A travers cette question et tant d’autres, la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC), dressent le sombre tableau de la situation en RDC et dans la région des Grands lacs, sur lesquelles pèsent le spectre d’une «catastrophe humanitaire aux conséquences incalculables». Poursuit la même source.
Dans leurs communiqué rendu public mercredi 15 janvier, 2025, les deux confessions religieuses invitent tous les chrétiens et les hommes de bonne volonté à considérer l’année 2025 comme «Année de la Paix et du Bien-Vivre Ensemble en RD Congo et dans les Grands Lacs». L’appel est particulièrement lancé aux citoyens congolais et à ceux de cette région à faire de cet engagement une priorité absolue, car il s’agit d’une «une urgence vitale».
Retrouver les valeurs de «Bumuntu», fondement ontologique de l’identité africaine
«Jour après jour – écrivent les deux confessions religieuses – le temps nous fuit et les sombres perspectives d’une catastrophe humanitaire aux conséquences incalculables se précisent». Ainsi, en cette année du Jubilé de l’espérance, en vertu de leur mission prophétique, elles se font le devoir d’exhorter les peuples, les communautés et les États de leur sous-région à travailler pour la «coexistence pacifique et solidaire», afin que les citoyens de ce pays du cœur de l’Afrique et ceux de cette région tourmentée puissent affirmer leur «autodétermination en tant que peuples du berceau de l’humanité», car «l’Espérance ne déçoit pas» (Rm5,5). Dans leur message, la CENCO et l’ECC constatent que «les conflits politiques et armés ainsi que leur cortège de divisions et d’impacts dévastateurs sur la vie humaine, l’environnement et les conditions socio-économiques de nos peuples ne peuvent plus nous laisser indifférents». Pour arrêter ce cycle infernal de souffrances, de morts, de viols, de déplacements forcés et de destructions, elles invitent à retrouver les valeurs sociologiques et culturelles de «Bumuntu», «qui furent le fondement ontologique de notre identité africaine».
La «culture de bon voisinage transfrontalier» comme base d’un développement sans effusion de sang
Cette retrouvaille, écrivent les deux églises, permettra de renouer avec les bonnes traditions des ancêtres, qui savaient «sagement» résoudre leurs problèmes sous l’arbre à palabre. Elle permettra aussi de développer les pays des Grands lacs à partir d’une « culture de bon voisinage transfrontalier », sans forcément verser le sang de milliers d’innocents».
Partant des traditions ancestrales, le message estime que certaines manières de faire qui ont élu domicile dans la région des Grands lacs sont en contradiction avec les valeurs africaines. Ainsi, se demande-t-il, «D’où vient l’idée de vouloir supprimer l’autre pour s’assurer de son bonheur et de sa paix ? Faut-il nécessairement recourir aux armes pour revendiquer ses droits ? Quel monde pensons-nous léguer aux générations futures ?» Pour rompre avec ces pratiques erronées, la CENCO et l’ECC lancent un appel pressant : «Hâtons-nous donc de sceller en toute responsabilité et toutes affaires cessantes ce « Pacte social pour la Paix et le Bien-Vivre-ensemble en RD Congo et dans les Grands-Lacs ». A conclu Vatican news.