RDC:investi chef de l’État, Tshisekedi promet de corriger les erreurs du passé. Voici ses engagements
Le Chef de l’Etat congolais Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a prêté solennellement serment le samedi, 20 Janvier, 2024. C’était lors de l’audience publique et solennelle de la Cour constitutionnelle tenue au stade des martyrs de Kinshasa, en présence de plus d’une dizaine de Chefs d’Etats et des gouvernements, des délégations et des milliers des congolaises et congolais.
Dans son discours de circonstance, Félix-Antoine Tshisekedi dit avoir écouté les préoccupations majeures de la population congolaise lors de sa campagne électorale. Des préoccupations qui seront au sommet de l’action gouvernementale conformément à sa vision. A-t-il promis.
Engagements pris
« Ce nouveau quinquennat aura pour objectifs. Premièrement de créer plus d’emplois en accélérant la promotion de l’entrepreneuriat, notamment celui des jeunes et au moyen d’une approche volontariste inspirée de la réalité sociétale. Deuxièmement, de protéger le pouvoir d’achat des ménages en stabilisant le niveau de l’inflation et en stabilisant le taux de change.
Troisièmement, d’assurer avec plus d’efficacité la sécurité des populations, du territoire ainsi que la préservation de nos intérêts au moyen de restructuration de l’appareil de sécurité et de défense par la poursuite du renforcement de la diplomatie. Quatrièmement, de poursuivre la diversification de l’économie nationale et d’accroître sa compétitivité en optant pour la transformation des produits agricoles et miniers bruts sur le sol congolais.
Cinquièmement, de garantir plus d’accès aux services de base en veillant à l’extension des programmes tels que ceux de la couverture santé universelle, la gratuité de l’enseignement et du PDL 145 territoires. Sixièmement, de renforcer l’efficacité de nos services publics », a déclaré Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Le Chef de l’Etat promet surtout de corriger les erreurs de son premier mandat pour une nouvelle ère de gouvernance politique et économique en RD-Congo.
À l’issue de son serment, le Chef de l’État a reçu, du Président de la Haute Cour, les symboles du pouvoir, mais également celui du pouvoir traditionnel par l’autorité coutumière. Il vient ainsi officiellement d’entrer en fonction pour son second et dernier mandat.
Un nouveau déni de la démocratie avalisé, pense Mukwege
A la veille de la prestation de serment par le président Tshisekedi, réélu pour un second mandat, le docteur Denis Mukwege a gardé sa position en rejetant les résultats des derniers scrutins organisés en RD-Congo. Ce candidat malheureux à la Présidentielle persiste et signe que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a organisé « un simulacre d’élections ».
À travers un communiqué, le Prix Nobel de la paix 2018 dit constater, qu’à la veille de la cérémonie d’investiture de Félix Tshisekedi, les acquis démocratiques gagnés sont davantage fragilisés.
« À la veille de la cérémonie d’investiture du président de la RDC, nous faisons le constat que les maigres acquis démocratiques gagnés depuis l’adoption de la Constitution de 2006 sont encore davantage fragilisés et que ce nouveau déni de démocratie est avalisé par la communauté tant nationale qu’internationale. Nous rejetons donc ce simulacre d’élections et regrettons qu’il ne puisse déboucher sur des institutions légitimes. Alors que notre Nation est en danger, nous connaitrons des lendemains encore plus difficiles si nous ne faisons rien pour arrêter la tragédie actuelle », écrit-il.
Et d’ajouter : « Nous déplorons l’indifférence et la complaisance sidérante de la diplomatie internationale dont les valeurs fondamentales telles que la démocratie, l’État de droit et les droits humains sont affaiblis et décrédibilisés par le recours trop fréquent à la politique du double standard. Ce qui est inacceptable à travers le monde ne peut continuer à prendre le visage du possible en RDC ».
L’église catholique dresse son bilan
A deux jours de l’investiture du président réélu Felix Tshisekedi, la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) a livré son évaluation du processus électoral. Dans leur message rendu public le jeudi,18 janvier 2024, les évêques, qui ont également formulé des «recommandations utiles pour l’avenir du pays», disent avoir suivi avec tristesse le déroulement des opérations électorales.
« Le scrutin du 20 décembre a été un chaos, caractérisé, en général, par la fraude, la corruption à grande échelle, le vandalisme de matériel électoral, l’incitation à la violence, la détention illégale des DEV, l’achat de conscience, l’intolérance, l’impudicité, l’atteinte aux droits humains, à la vie humaine et à la dignité des personnes, allant jusqu’à humilier publiquement la femme». C’est le constat fait par la Cenco du récent processus électoral en RDC, dans son message publié ce jeudi.
Au Président de la République : les évêques recommandent d’être le garant de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale. « Nous lui apporterons notre contribution susceptible de l’aider à réussir ce deuxième et dernier mandat pour l’intérêt du Peuple congolais », ont-ils fait savoir dans leur déclaration.
Pour rappel, Félix-Antoine Tshisekedi a été proclamé vainqueur de l’élection présidentielle du 20 décembre, 2023, avec plus de 73 %. Cette réélection est la résultante d’une campagne menée sous le slogan : “consolidons les acquis”