En partenariat avec Pulitzer-center, Colibri Multiservices (COMUS RDC) sensibilise les jeunes de la province du Nord-Kivu sur l’entrepreneuriat écologique au regard du contexte de crise dans l’Est de la RDC. C’est dans cette optique qu’il a organisé une conférence-débat le vendredi, 22 novembre 2024, dans la ville de Goma, autour du thème « Entrepreneuriat Ecologique : Jeunes face aux défis du changement climatique dans les zones affectées par les conflits dans l’Est de la RDC ».

Cette matinée environnementale a été une occasion de relever les défis et les opportunités qu’offre le bassin des forêts du Congo aux jeunes entrepreneurs. A travers une projection de reportages qui ont été financés par Pulitzer Center à travers ses différents programmes de bourses aux journalistes pour couvrir des sujets « oubliés », les participants ont été édifiés aussi sur les menaces environnementales qui pèsent sur les océans et les lacs. Un reportage sur la problématique de la pêche sur le lac Edouard en RDC a été pris comme exemple illustrant ces menaces.

Les jeunes, victimes et acteurs du changement

Selon le Directeur général de COMUS, cette matinée de sensibilisation qui clôture une campagne lancée depuis le 16 novembre, au Festival Amani à Goma, tient à montrer en quoi les jeunes entrepreneurs sont responsables dans les questions de changement climatique.

«Les jeunes sont victimes des conséquences du changement climatique, parce-qu’ils sont considérés comme les héritiers de la planète. Ils doivent par conséquent comprendre et maîtriser les enjeux liés au climat et les menaces que le changement climatique fait peser à cette planète qu’ils vont hériter pour les générations futures. Cette maitrise doit donc permettre aux jeunes de se sentir non seulement victimes, mais aussi acteurs de changement à travers des actions entrepreneuriales plus écologiques et responsables», a indiqué Pascal Chirhalwirwa.

Malgré les défis, nous pensons que grâce à une bonne information, les jeunes constituent une source d’innovation et une force pour pouvoir agir en faveur du climat, a-t-il ajouté.

Les défis pour aborder les questions liées au changement climatique par les médias se posent aussi avec acuité. Une raison pour COMUS d’avoir associé à cette journée de sensibilisation, les journalistes  du Nord-Kivu.

Les panels : moments d’échange fructueux

Trois panelistes à cette conférence ont partagés, nos seulement leurs expériences, mais ont également outillé des jeunes sur l’entrepreneuriat dans le secteur écologique et sur les stratégies d’adaptation et d’atténuation des effets du changement climatique.

Dans son exposé, la coordonnatrice de Smart Hub, Claudia Ngowa, a abordé la question des possibilités et des opportunités que les ressources forestières offres aux jeunes.

A en croire cette femme entrepreneure, il y a des opportunités pour les entrepreneurs d’engager des actions dans le secteur écologique. Toutefois il faut d’abord relever les défis liés, non seulement au financement mais aussi au niveau légal et organisationnel pour être plus compétitif.

« Entreprendre signifie organiser. Tant qu’on est pas structuré et organisé, il est difficile d’accéder au financement, a-t-elle précisé. Une manière d’inviter les jeunes entrepreneurs à mieux s’organiser.

Le directeur de la Radio Télévision Nationale congolaise (RTNC) au Nord-Kivu, deuxième paneliste a axé son exposé sur« les rôles des Médias dans la sensibilisation environnementale ». Tuver Wumbi a fustigé le manque d’attention de nombreux journalistes aux sujets environnementaux. Il en a profité pour interpeller la conscience de ses consœurs et confrères face aux dangers du changement climatique qui n’épargnent personne.

Le dernier à prendre la parole, le chef de bureau en charge de la conservation de la nature à la division provinciale de l’environnement du Nord-Kivu. Kasereka Alphonse est revenu sur les facteurs qui contribuent à la déforestation de l’écosystème en province du Nord-Kivu.

« Les guerres à l’Est du pays entraînent le déplacement massif de la population. Cette dernière pour sa survie est obligée de s’abattre sur la nature. Dans ce contexte, la jeunesse doit faire l’exception en privilégiant la culture de la paix. Avec la paix on peut espérer à la reconstitution de l’écosystème, qui va aider à paliers les conséquences du changement climatique dans cette partie du pays ». A expliqué le chef de bureau.

Il a pareil montré aussi que l’activisme des groupes armés notamment dans le parc national Virunga est une grande menace à l’écosystème environnemental. Cette situation empêche les institutions en charge de la surveillance et de la gestion du parc d’accomplir correctement leur mission.

Les participants ont salué l’initiative de COMUS et ont souhaité voir ce genre d’activité s’inscrire dans un programme régulier et non ponctuel. Ils ont pris l’engagement d’intégrer dans leurs projets entrepreneuriaux et business modèles, l’approche de la sensibilité à « impact environnemental ».